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Retraites : entre 800 000 et 2 millions de manifestants dans les rues

Il s'agit de la plus grosse manifestation en France depuis le début de l'année, contre le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Eric Woerth a indiqué que la mobilisation ne changeait "rien à la volonté du gouvernement".

Le Monde avec AFP

Publié le 24 juin 2010 à 16h51, modifié le 24 juin 2010 à 19h50

Temps de Lecture 3 min.

Plus de 200 cortèges ont été organisés dans toute la France, rassemblant près de 2 millions de personnes, selon les syndicats.

Entre 797 000 (selon la police) et 2 millions de personnes (selon les syndicats) ont manifesté contre la réforme des retraites, jeudi 24 juin. Il s'agit de la plus grosse manifestation en France depuis le début de l'année, contre le projet gouvernemental de relever l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.Au vu de cette montée en puissance, Bernard Thibault a estimé qu'il serait "sage" que le président Nicolas Sarkozy "renonce à soumettre le projet de loi" dans sa version actuelle au conseil des ministres du 13 juillet. François Chérèque a souligné qu'il s'agissait de "la plus forte manifestation de l'année : cela montre que le sentiment d'injustice face à cette réforme brutale monte très fort dans le pays".

Devant la presse, le ministre du travail Eric Woerth, qui pilote la réforme, a cherché à temporiser la journée d'action. "Je note que la mobilisation est légèrement plus faible qu'en 2003, au moment de la réforme des retraites qui ne touchait pas à l'âge légal, portée par François Fillon", a-t-il ensuite ajouté. Interrogé sur ce qu'allait impliquer cette mobilisation du 24 juin, le ministre a estimé qu'"elle ne [changeait] évidemment rien à la volonté du gouvernement de sauvegarder le système de retraites, et notamment de le faire en augmentant l'âge légal".

DEUX FOIS PLUS DE MANIFESTANTS QUE LE 27 MAI

Du nord au sud du pays, la participation à la quasi-totalité des défilés dépassait celle de la dernière journée intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FSU-UNSA-Solidaires, le 27 mai (un million selon les syndicats, 395 000 selon la police). C'était le cas à Marseille, avec 14 500 (police) à 120 000 manifestants (syndicats), à Bordeaux (25 000 à 70 000) ou à Lyon (11 000 à 25 000). A Rennes, le cortège a été six fois plus important que le 27 mai, selon la police. Dans des villes moyennes, les manifestants étaient souvent deux fois plus nombreux que le 27 mai, comme au Mans, à Boulogne-sur-Mer, Limoges ou Angoulême. A Pamiers (Ariège), le cortège était le plus gros depuis 1995.

A Paris, les manifestants étaient 130 000 selon les organisateurs, 47 000 d'après la police. Cependant, la mobilisation globale est restée moins forte que celle du pic des manifestations de 2009 contre la crise (entre 1,2 et 3 millions).

Les salariés du privé, où les appels à la grève étaient nombreux, gonflaient les rangs. A Nice, un employé dans le BTP, réclamait un départ anticipé pour les ouvriers du secteur dont "très peu arrivent à la fin de leur carrière". Clin d'œil au Mondial de football, des vuvuzelas résonnaient dans plusieurs cortèges. Le rendez-vous jeudi à l'Elysée de Thierry Henry a aussi alimenté slogans et critiques, les syndicats épinglant un président qui "passe son temps à écouter les états d'âme d'un footballeur qui gagne 15 millions par an" au lieu d'écouter la rue.

A Strasbourg, plusieurs milliers de personnes ont manifesté, certains au son des vuvuzelas.

UNE NOUVELLE MOBILISATION À LA RENTRÉE ?

Dans le primaire, avec 31,9 % d'enseignants grévistes selon le ministère, la journée de jeudi a connu le mouvement le plus fort de l'année scolaire. Dans la fonction publique, les taux étaient aussi en hausse par rapport au 27 mai, mais inférieurs à ceux de 2003 contre la précédente réforme des retraites, a souligné le gouvernement. A la SNCF, la direction a compté 39,8 % de grévistes, pic dans une journée interprofessionnelle depuis 2003. Pour la FSU, "on entre dans une nouvelle période de rapport de forces", et pour Solidaires, "si vraiment le gouvernement ne comprend pas, à la rentrée on sera dans la rue".

L'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FSU-UNSA-Solidaires avait fixé comme objectif de faire naître un mouvement d'opposition suffisant pour infléchir, voire obtenir la réécriture du projet de loi qui sera présenté en septembre au Parlement. Les syndicats feront le bilan sur cette journée d'action le 29 juin.

Le gouvernement avait pour sa part affirmé ne pas "redouter" la journée. Le premier ministre, François Fillon, jusque-là en retrait, fera vendredi un "point d'étape" sur une réforme phare du quinquennat. Le Parti socialiste, qui a fortement participé à la manifestation parisienne avec notamment la présence de Bertrand Delanoë, Jean-Paul Huchon, Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone et Benoît Hamon, a appelé le gouvernement à retirer dès maintenant cette réforme, jugeant Eric Woerth trop "affaibli" pour la mener en raison de l'affaire Bettencourt.

Les syndicats s'opposent au relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ, principal levier choisi par l'exécutif pour juguler les déficits croissants des régimes de retraite. Tous se disent prêts à redescendre plus nombreux dans la rue à l'automne.

Le Monde avec AFP

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