Au lendemain d'une journée de mobilisation pour la défense des retraites sans précédent depuis 1995 - la police ayant recensé quelque 1,1 million de manifestants dans toute la France -, les grèves qui ont fortement touché le secteur public, mardi 13 mai, n'étaient pas totalement terminées. Plusieurs mouvements étaient reconduits, mercredi matin, ou en passe de l'être. Le gouvernement se trouvait, de ce fait, en position délicate, alors qu'une réunion était programmée, à partir de 18 heures, entre les ministres François Fillon et Jean-Paul Delevoye et les dirigeants des syndicats.
Des grèves toujours en cours.
De nombreux syndicats ou fédérations avaient appelé, dès mardi soir, à la reconduction des mouvements. A Paris, plusieurs sections CGT de la RATP ont invité les agents du métro et du RER à poursuivre la grève. A la SNCF, les trains restaient bloqués dans une quinzaine de dépôts - dont Paris-Montparnasse, Lyon, Dijon, Marseille, Avignon et Toulouse -, à l'initiative de SUD-Rail et de FO. La fédération CGT des cheminots (dont Bernard Thibault est issu), s'en tient à une stratégie de riposte graduée : elle a proposé à ses homologues de déposer un préavis de grève "à partir du 3 juin" si l'avant-projet de loi Fillon n'évoluait pas.
SUD-PTT, deuxième syndicat à La Poste et à France Télécom, était engagé dans une grève reconductible pour obtenir "le retrait du plan Fillon". Le mouvement a aussi été reconduit, mercredi, dans six hôpitaux de province et des assemblées générales étaient prévues dans l'après-midi, dans d'autres établissements de la région parisienne. Cinq des sept fédérations de fonctionnaires - toutes, sauf la CFDT et la CFE-CGC - ont décidé d'inscrire "dans la durée" l'action contre le plan Fillon. Elles proposent de faire du lundi 19 mai, jour de la présentation de la réforme au Conseil supérieur de la fonction publique, "un puissant rendez-vous de grèves et de manifestations". Dans l'éducation nationale, la FSU a repris le dernier mot d'ordre de l'intersyndicale : "Continuer l'action au niveau local, décider de reconduire la grève pour les jours à venir partout où c'est possible et se rassembler pour un nouveau temps fort national", le 19 mai.
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