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Réforme des retraites : comment Emmanuel Macron appréhende l’ampleur et la forme de la mobilisation

La première journée de manifestations contre ce projet, le jeudi 19 janvier, sera un « test » aux yeux du chef de l’Etat, qui ne croit pas à un blocage total du pays et à une « victoire de l’irresponsabilité ».

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Publié le 18 janvier 2023 à 05h30, modifié le 19 janvier 2023 à 07h21

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Militants et sympathisants lors du premier meeting unitaire de la Nupes contre la réforme des retraites, au gymnase Japy, à Paris, le 17 janvier 2023.

Encore une fois, Emmanuel Macron va jouer une partie de son quinquennat face à la rue. Après la réforme de la SNCF en 2018, les affrontements avec les « gilets jaunes » à l’automne de la même année, une première réforme des retraites avortée à cause du Covid-19 en 2020, le chef de l’Etat va de nouveau se mesurer à un front social. Et parier sur la faiblesse des syndicats et la lassitude des Français pour ne pas faire dérailler son second mandat. Neuf jours après la présentation de la réforme des retraites par la première ministre Elisabeth Borne, les huit principaux syndicats de salariés, tous unis, organisent, jeudi 19 janvier, leur première journée de mobilisation contre le report de l’âge légal de départ à 64 ans. Prudents mais déterminés à faire plier l’autre, gouvernement et centrales sont dans l’expectative.

Lors de cette veillée d’armes, même les vieux routiers de la politique se refusent à prédire l’avenir. « Les sondages sont plus mauvais qu’en 2010, analyse Eric Woerth, député Renaissance de l’Oise et ancien ministre du travail, qui avait repoussé l’âge légal à 62 ans cette année-là. Les oppositions sont plus poujadistes, il y a un repli sur soi des Français, de la résignation, il y a plus de crises internationales… Dans ce contexte, difficile de savoir ce qu’il va en sortir, mais il ne faut surtout pas sous-estimer le rapport de force qui va avoir lieu. La confrontation va se jouer dans la rue. »

Puisque l’échiquier parlementaire semble un peu éclairci avec l’accord de principe d’une partie des députés Les Républicains, cette première journée « test », selon l’expression consacrée reprise par les conseillers ministériels, déterminera la suite du bras de fer. Une date importante pour Emmanuel Macron, qui a fait de ce projet de loi un marqueur de son réformisme.

Le chef de l’Etat n’apparaîtra pas en première ligne dans les jours à venir, mais il est déterminé à aller jusqu’au bout. Il répète à ses interlocuteurs que le dossier des retraites était au cœur de son programme et qu’il a donc été approuvé par les Français lors de l’élection présidentielle. Même s’il se dit conscient de l’inquiétude de la société, provoquée, selon lui, par une perte de repères après une épidémie mondiale et par la guerre en Ukraine, il est convaincu que cette étape est indispensable, à la fois pour équilibrer le système mais aussi pour relancer le pays confronté à l’inflation.

Un effort de pédagogie

Le chef de l’Etat veut inscrire la réforme dans un temps plus long, celui de la bataille pour la cohésion de la nation et de l’augmentation du taux d’activité des Français, citant les réformes de l’assurance-chômage, de l’apprentissage et de la formation. Et il se projette déjà sur celles du lycée professionnel ou de l’université. Tout en ne croyant pas à un blocage total du pays et à une « victoire de l’irresponsabilité », M. Macron, qui sera en déplacement jeudi à Barcelone, surveillera de près l’humeur des cortèges. Et il continue à pousser ses proches à faire de la pédagogie.

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